Bureau de Zimmerman

Chambre de Travis

Aaron traversa le bâtiment jusqu'aux quartiers de Zimmerman. En chemin il croisa quelques employés mais il ne prit pas la peine de les saluer. Il marchait dans les couloirs la tête haute et un vague sourire insolent sur ses lèvres.
Arrivé devant la porte du bureau du grand patron, Aaron l'ouvrit à toute volée cherchant là une entrée des plus théâtrales mais le résultat fut décevant puisque personne ne se trouvait dans le bureau.
Aaron rit intérieurement devant le ridicule de la situation. Il entra tout de même dans le bureau et referma la porte derrière lui.
Sur un guéridon se trouvaient quelques alcools. Aaron se servit un cognac et s'installa dans le fauteuil de Zimmerman. Confortablement installé il jeta un oeil sur les papiers qui trainaient sur le bureau, beaucoup de rapports, quelques notes personnelles, rien de bien excitant.
Sirotant son verre il posa les pieds sur le rebord du bureau et prit son mal en patience.

==> La salle d'entrainement

Après un peu d'exercice, j'étais bonne pour démarrer ma journée. C'était pas encore pour maintenant, mais ici mieux valait ne pas compter ses heures. On vivait tous là, on bossait tous là, on sortait qu'en cas d'urgence ou d'ennui intense. Heureusement que les bâtiments étaient assez importants, on avait quand même de quoi circuler. Après avoir déambulé dans de nombreux couloirs désespérément vides, j'arrivais chez le grand chef... J'aimais pas cet endroit, mais je n'avais pas le choix. Et puis, il ne devait pas être chez lui à cette heure, je ne risquais pas trop de le croiser. Moins je le voyais, mieux je me portais.

Mais au détour d'un couloir, quelque chose m'intrigua. Sous la porte du bureau, il y avait de la lumière... J'avançais prudemment, arme à la main, sans bruit. Alors que j'arrivais près de la porte, un bruit de verre me fit accélérer ma course. J'entrais doucement dans la pièce.

Mr Zimmerman?

Mais ce n'était pas lui. Je rangeais mon arme en voyant Aaron tranquillement à siroter son petit verre. Y avait vraiment qui ne se gênait pas. Je soupirais un bon coup, le club des 5 était quand même une sacrée bande de bras cassés. Enfin, je parlais pas de moi, bien entendu, mais Aaron marquait vraiment l'espèce humaine dans toute sa profondeur, ou, plutôt, son absence de profondeur. Plus chef que le chef. Toujours hautain, comme l'autre. Je me sentais envahie par les enquiquineurs.

Aaron... Qu'est ce que tu fous là? T'es seul?

Bon, il se saoulait, je le voyais bien, mais il avait pas à être là à se servir comme ça. Je m'en fouttais, personnellement, tant que ce n'étais pas moi qu'on engueulait, il pouvait faire ce qu'il voulait, mais la curiosité l'emportait. Si le grand manitou était dans les parages, je préférais le savoir pour faire ma ronde ailleurs. Déjà séparément, je pouvais pas les voir en peinture, alors ensemble, je préférais ne pas y penser.

Il me pardonnait? Trop aimable, celui là. Je me passais bien de son pardon. Contrairement à lui, mon boulot était fait au moins. A voir sa réaction quand j'étais entrée, il n'avait pas la conscience tranquille. C'était déjà une bonne chose. Le respect se perdait, quand même. Bon, j'étais pas la dernière à faire des frasques quand j'étais motivée, mais de là à aller me servir dans le bureau de Zimmerman, y avait un monde quand même. J'avais appris à respecter la hiérarchie, y compris quand celle ci m'emmerdait.

Dieu pardonne. Tu acceptes de subir ma présence, c différent.

Aaron me versa un verre que je déclinais d'un signe de tête. Le boss m'avait déjà fait gouté sa cave, c t pas la meilleure que je connaissais. Et puis j'étais en service, pas question d'être surprise en train de boire. D'un autre coté, je pouvais comprendre qu'Aaron s'ennuie. Les activités étaient réduites pour nous. Mais en cherchant bien on trouvait quand même à s'occuper. J'avais pas trop ce problème en tout cas. C'était de notoriété publique que j'étais consciencieuse... Enfin, quand je m'amusais pas à en faire qu'à ma tête. Je suivais une ligne de conduite. Etre en paix avec soi même, c'est la première règle de ce genre de boulot.

Si Zimmerman est introuvable, faudrait peut être s'inquiéter au lieu de boire.

J'allais à la fenêtre. Il y avait une très belle vue sur le mur ouest. Cette forteresse était une prison, dont on ne sortait que lorsque qu'un ou une inconnu(e) ne décidait que c t désormais une possibilité envisageable. Avec Aaron et les autres, on avait nos autorisations de sortie pour bosser à l'extérieur, mais tout ceux qui entraient dans les labo contre leur volonté dépendaient du bon vouloir du boss. Et ca l'éclatait, il s'en cachait à peine.

Tu voulais le voir pourquoi?

Mila refusa de prendre son verre. Aaron ne s'en formalisa pas, il n'était pas surpris, le sens du devoir coulait dans le sang de la jeune femme. Il observa un moment. Il ne comprenait pas d'ambigüité permanente dans laquelle elle se complaisait. Il était évident qu'elle ne portait pas Zimmerman dans son coeur mais pourquoi le respecter autant même en son absence ? Elle devait pourtant savoir qu'il ne s'offusquerait pas si son attitude exprimait son profond désaccord envers Jack.
Pourquoi tant de réserves...? Peut être pour se persuader elle même qu'elle était là où il fallait, pour ne pas perdre pied, pour garder un sens à sa vie.
Elle le fixait toujours attendant une réponse.

Et bien je trouve que tout ce petit monde s'endort chaque jour un peu plus... La passivité de Zimmerman n'encourage pas Elias à rester sur ses gardes. Je nous trouve de moins en moins vigilants... sauf toi évidemment ! ajouta t il dans un petit sourire.

De plus le silence radio des Hybrides ne me dit rien de bon. Pas d'attaque depuis un moment... je les trouve un tantiné trop sages. Et ça ne présage rien de bien rassurant.
Bref il m'a semblé qu'il était de mon devoir d'alarmer notre petite communauté sur une quelconque menace.
Tu seras d'accord avec moi, tant de négligence de notre part pourrait nous mener à notre perte.

Tant de négligence de VOTRE part. Me mêle pas à ça. Si je suis là debout, et toi assis un verre à la main, y a une raison.

Mais il n'avait pas tort dans un sens. C'était vrai qu'Elias Corp s'encroutait depuis quelques temps. On manquait d'action. D'un autre coté, niveau sécurité, on avait toujours quelque chose à faire, ne serait-ce rappeler aux imprudents de ne pas faire n'importe quoi. Aaron avait été de l'autre coté des vitres pendant un temps. On l'avait mis en cage comme les autres. C'était à Zimmerman qu'il devait de circuler librement et il arrivait encore à s'en plaindre. C'était le début de la déchéance. J'étais tout à fait d'accord avec lui.

Les... hybrides ont peut être enfin compris que s'attaquer à nous n'était pas une bonne idée. Maintenant, ils peuvent venir, je les attend de pied ferme. Contrairement à d'autres, entre la salle d'entrainement, les rondes et l'hygiène de vie qui te fait tellement sourire, je me laisserai pas submerger.

J'aimais pas ce terme... hybride... Ces créatures... Elles étaient humaines en entrant ici. J'ignorais ce que les médecins leur faisaient subir dans les labos, mais... Mais je savais pas trop. Les américains qui jouaient avec les vie des américains... Au fond ce boulot me changeait vraiment pas de l'armée. Je me rendait compte au fur et à mesure que la vie n'avait pas tant changer que ça après la contamination. C'était surtout le contexte qui avait changé. En tout cas, on me donnait un ordre et j'obéissais, c t comme ça que j'avais toujours vécu. Si un hybride avaient le malheur de se pointer ici, j'allais lui mettre tellement de pruneaux entre les deux yeux, qu'il allait en chier par les oreilles.

On ignore si la menace est réelle. Demande toi plutôt si tu seras capable d'y faire face en cas d'attaque. En passant ton temps à boire dans le bureau de Zimmerman, j'en doute fortement.

Jack passa la porte du bureau juste au moment où le coupe papier vola pour se figer dans le mur. Il grimaca puis jeta un vague regard aux deux protagonistes de la scène puis secoua légèrement la tête.
*Je voulais de l'action et bien en voilà... Aaron dans mon bureau, c'est plutôt normal... Mais Mila?... D'ordinaire si je veux la voir c'est plutot ses quartiers ou la salle d'entrainement rarement ici...*

Vous me ferez le plaisir de faire vos scènes de ménage plus loin tous les deux. J'ai pas besoin de trou supplémentaire dans mes murs.

Le ton était froid voir même condescendant, mais tous avait l'habitude de ce genre de phrase venant de lui. Sa carapace était tellement bien ficelée que même les 5 avaient parfois du mal à savoir ce qu'il pensait réellement de chacun d'eux.

Je suppose que si vous êtes ici, c'est que vous avez quelque chose à me dire.
Il parlait tout en avancant vers son siège. Arrivé devant celui ci, il regarda Aaron et sans un mot, ferma le poing, pouce dehors puis fit un leger mouvement sec du poignet pour indiquer au malautru de virer ses fesses.

Trop concentré à anticiper la réaction de Mila, Aaron ne vit pas la porte du bureau s'ouvrir. Finalement Mila avait peut être raison, il n'était plus aussi vigilant qu'avant. Zimmerman passa le seuil un rictus en guise de sourire.

Vous me ferez le plaisir de faire vos scènes de ménage plus loin tous les deux. J'ai pas besoin de trou supplémentaire dans mes murs.

Non, je crois plutôt que nous allons rompre ce ménage, nous sommes définitivement pas fait pour nous entendre, je suis navré O'Brian, dit-il en souriant narquoisement à la jeune femme.

Il tourna son regard vers Jack qui s'approchait. Il lui fit signe de dégager. Aaron se leva, se déplaça de côté et présenta le fauteuil à l'homme tel un valet.

Moi aussi je suis ravi de te voir !

Mon dieu que cet homme était froid ! Aaron n'arrivait jamais à le cerner. Qu'éprouvait-il si tant est qu'il ait des sentiments... ? Il l'avait pourtant sorti de sa cellule, il devait bien y avoir une raison. Mais Aaron s'amusait de cette relation, au moins cela mettait un peu de piment dans ce morne quotidien.
Aaron prit place sur un coin du bureau tournant le dos à Mila. Il lui signifiait ainsi qu'elle pouvait quitter la pièce, qu'ils n'avaient pas besoin d'elle. Aaron fixa Zimmerman un léger sourire aux lèvres.

Ca m'attriste que tu dises ça... Il fit une petite mou,
Penser qu'on ne vient que pour faire des réclamations... Nous étions inquiets de ne pas te trouver, tu vois ? On se préoccupe de toi !

Il prit le verre boudé par Mila, et le tendit à Jack.

Elle n'en veut pas... dit il en désignant Mila d'un petit mouvement de tête. Mais elle a tord il est excellent.
Je racontais à O'Brian que je m'inquiétais du silence radio de nos chers hybrides... Trop sages à mon goût, ça sent mauvais.

Un sourire s'esquissa sur ses lèvres lors du mot d'humour d'Aaron. Lui aussi aimait bien taquiner O'Brian. Il faut dire que la jeune femme avait un caractère de feu et qu'il adorait ca.

Lorsque le jeune homme se leva et lui rendit son siège, Jack ne se fit pas prier pour s'y installer comme un pacha. Il ferma les yeux et fit un cercle avec sa tête afin de détendre ses cervicales avant d'écouter réellement.

Moi aussi je suis ravi de te voir !

Je ne crois pas avoir dit que j' étais ravis...

Il écouta pourtant Aaron jusqu'au bout de son discours et relava un sourcil lorsque selui ci signifia qu'ils étaient inquiets.
Vous eprouvez des sentiments maintenant?... Inquiet? Laissez moi rire, tu m'as cherché dans ma bouteille de Louis XIII visiblement. Tu empestes le cognac...

Le ton était dur et visiblement c'était bien une réprimande et qui plus est devant témoin...
Il attrapa le verre qui était destiné à Mila et le vida avant d'attraper la bouteille et de la refermer avec une grimace.
*C'est très rare et cet imbécile me l'a presque sifflé... Il va falloir que je joue encore d'énormément de diplomatie si je veux en ravoir.*

Puis il jetta un vague regard à la jeune femme.
Vous avez tord Mila, c'est l'un des meilleurs au monde... Vous n'en trouverez pas beaucoup de cette qualité.

Je racontais à O'Brian que je m'inquiétais du silence radio de nos chers hybrides... Trop sages à mon goût, ça sent mauvais.

Jack baissa un instant la ête semblant réfléchir à l'annonce d'Aaron. Pour lui le manque d'activité signifiait certainement que ces imbécilies avaient finit pas comprendre que celà ne servait à rien d'attaquer de plein fouet. Ils cherchaient peut être une tactique plus complexe style infiltration mais Elias Corps était très protégée aussi de ce côté. Il ne craignait pas grand chose...

Tu n'as pas tout a fait tord Aaron et de plus tu sembles manquer d'action... Mais que veux tu que j'y fasse? Nous n'allons pas les attaquer de fronts, ce serait stupide et pas interessant pour nous. Laissons les venir avec leur plan...
Il haussa les épaules.
Le problème est que ni l'un ni l'autre êtes du style discret pour une infiltration et ramener un tel renseignement...

Une lueur de défie s'alluma dans son regard. Il savait très bien en disant celà qu'il égratignait l'ego des deux personnes face à lui. Chacun allait vouloir prouver qu'il en était capable... Ce serait peut être amusant pour lui...

Je restais stoïque face à l'attaque d'Aaron. Il faisait le paon, comme d'habitude. J'aurais pu sortir mon arme et lui loger une balle entre les deux yeux, mais me contentais de rester silencieuse et de le fixer. Cet imbécile ne faisait pas le poids contre moi, ce serait une simple exécution en règle. Pas mon style.... Enfin, ca dépendait de la situation. Je m'adossais au mur à coté du couteau quand Zimmermann entra dans le bureau. J'aurais du partir avant, j'avais pas vraiment envie de le voir. Mais bon, c t trop tard maintenant. Bras croisés, les yeux fixés au sol je laissais aux deux hommes leur discussion passionnante sur la boisson.

Je n'ai pas soif.

Il y avait toujours une complicité entre ces deux là, je la jugeait particulièrement hypocrite, mais ce n'était que mon avis, et tout le monde s'en foutait. De toute façon, Zimmerman avait trop de pouvoir ici pour que qui que ce soit se permette de le traiter de connard, moi y compris. Bof, j'étais bien loin de tout ça. Je faisais mon boulot, ma petite vie, le reste me passais à cent lieux au dessus du crane. Par contre, je ne permettait pas qu'il mette mes compétences en doute. Je relevais la tête, son regard avait le mot "défi" en néon clignotant. Pour qui se prenait-il? S'il croyait que j'allais courir chercher le nonos qu'il me lançait, il allait être déçu.

Vous avez bien raison. En même temps, pour ma part, ce n'est pas pour ça que vous m'avez embauché, je me trompe?

L'infiltration c'était moyennement mon truc. Je savais mentir quand le besoin s'en faisait sentir, mais ça n'allait pas plus loin. J'étais plus à l'aise dans une bonne confrontation. Aaron était plus du genre à sauter sur l'occasion de briller aux yeux de son maitre, J'avais fait mes preuves, j'avais pas besoin de ça. J'aimais les défis, mais pas pour le bon plaisir de Zimmerman. Uniquement pour le mien.

Zimmerman prit le temps d’imposer sa présence. C’était dans ses habitudes, ne jamais se montrer trop pressé, garder toujours une distance avec les autres, l’objectif était leur montrer que c’était un immense honneur qu’il leur faisait. Aaron fronça les sourcils, il ne supportait pas ce comportement et s’il ne lui devait pas sa liberté, s’il n’était pas le « grand patron », à ce moment précis il lui aurait bien enfoncé le coupe papier entre les deux yeux. Et Zimmerman en rajouta une couche. Il savait pertinemment qu’Aaron ne ferait rien, les 5 y veilleraient.

Je ne crois pas avoir dit que j'étais ravi...

Aaron fut piqué au vif, il serra la mâchoire et du se faire violence pour ne pas rétorquer. Et bien que ce qui suivit chercher à le pousser à bout Aaron sourit.

Tu as tord de penser ça, c’est le désespoir de ne jamais te revoir qui m’a poussé à ouvrir cette bouteille. Ce n’était que pour noyer le chagrin… jusqu’à ce notre éblouissante O’Brian vienne me redonner le sourire.

Suite à l’avertissement de Aaron, Jack ne sembla inquiet plus qu’outre mesure. Il se croyait décidément tout puissant.

Le problème est que ni l'un ni l'autre êtes du style discret pour une infiltration et ramener un tel renseignement...

Certes O’Brian n’est pas tout en finesse mais il me semble qu’il n’y a pas si longtemps j’ai tenu en échec l’une de tes équipes pendant plusieurs jours… Rappelle-moi les dégâts ? Trois blessés… disons graves… des cailloux contre les fusils… Je suis vexé que tu me compares à tes espèces de brutes ! dit-il avec un sourire espiègle.

Mais pour dire vrai Aaron était vexé. Mila ne rentra pas dans le jeu de Zimmerman. Aaron aurait du faire de même mais son impulsivité lui joua une fois de plus un tour. Il ne prit pas le temps de réfléchir. Il fixa Zimmerman et se leva du bureau.

Moi je relève le défi. O’Brian a raison, je m’empâte, j’ai besoin d’exercice. Et puisque tu as été embauchée pour protéger Elias et ses habitants tu ne me laisserais pas y aller tout seul… ?

Il s’était tourné vers Mila avec une petite mou suppliante.

M’accompagnerez-vous jeune fille ? ajouta-t-il dans une révérence.

Quitte à relever le défi de Zimmerman autant le faire avec Mila, la mission serait plus piquante. Et puis d’une pierre deux coups, il s’imposait devant Jack et devant Mila…

"Notre éblouissante O’Brian" Non mais qu'est ce qu'il faut pas entendre... Hypocrite jusqu'au bout celui là.

Je levais les yeux aux ciel en soupirant. Y avait rien d'autre ni à faire ni à dire face à ce ramassis de bêtises. Aaron avait le don de se prendre pour plus royaliste que le roi. Il changerait jamais. C'était à se demander pourquoi il était encore là. Zimmerman ferait mieux de le renvoyer dans sa cage. Il avait beau mettre en avant son succès face à la troupe de débutants qu'il avait affronté deux semaines auparavant. L'un des blessés s'était pris une balle perdu qu'un de ses camarades avait visiblement tiré sans viser. J'aurais pu lui faire remarquer, mais ça n'aurait pas servit à grand chose, qu'il s'amuse avec le boss, je m'en fichais bien.

Des brutes efficaces, n'oublies pas ce détail.

J'avais dit cela la main sur mon arme à la ceinture. Personne ne mettait mes compétences en doute. Surtout pas lui. J'étais la meilleure et je pouvais le prouver dans n'importe quelle circonstance. D'ailleurs, je n'avais pas fini ma ronde. On avait retrouvé Zimmerman, mission accomplie. Je commençais à aller vers la sortie quand Aaron me demanda de l'accompagner. Faire équipe... Je ne voulais plus faire équipe depuis que la mienne avait été décimée par ce maudit virus.

Sans moi. La brute éblouissante va protéger les habitants d'Elias en continuant sa ronde. C'est pas une mission c'est une compétition, et je ne suis pas disposée à servir de divertissement. Désolée, Mr Zimmerman, vous allez devoir vous trouver un autre hamster à faire courir...

Mila déclina sa proposition de la manière la plus méprisante qui soit. Zimmerman ne lui laissa pas le temps de se vexer. En quelques mots il réussit à éviter que la situation s'envenime. C'était là tout son talent, ce qui faisait de lui un leader. Il était capable de provoquer, de toucher la corde sensible des uns et des autres mais tout de suite après de calmer les tensions et de tout garder sous contrôle. Il créait les problèmes mais les résolvait également. Il jouait avec ça, c'était un réel plaisir pour lui que de contrôler ainsi les relations entre les gens. Cependant cette capacité était primordiale dans un environnement où la promiscuité était inévitable. Il était là pour ça, pour arbitrer les conflits et il faisait ça à merveille.

Et bien Aaron si tu as besoin d'exercice je te conseilles la salle d'entrainement où va souvent notre cher O'Brian ou attends j'ai mieux...

Dis toi bien que j'ai essayé... Mais O'Brian est si performante que je n'ose pas me confronter à elle. Et puis c'est son domaine et elle réserve aux visiteurs un accueil tellement froid que mes muscles s'engourdissent à peine ai-je franchi le seuil.

Il sourit à la jeune fille. Elle semblait au bord de l'implosion. Elle n'était décidément pas faite pour les rapports humains. Aaron avait du mal à l'imaginer en communauté avec d'autres soldats, elle devait plomber l'ambiance à coup sûr !
Il se retourna vers Zimmerman dont le sourire n'avait rien de chaleureux. C'était un sourire dont le sadisme en disait long sur ce qui se passait dans le tête du scientifique.

Que diriez vous de faire une petite sortie en ville. Vous y allez ensemble et vous glaner des informations ça et là... Et pour vous détendre vous tuez deux ou trois "monstres"... Quand dîtes vous?Vous pourrez ainsi vous défouler un peu et surtout tenter de vous entendre un peu mieux. J'en ai assez de vos chamailleries..

Aaron fixa l'homme d'un air interrogateur. Où était le piège ? Il se tourna ensuite vers Mila pour observer sa réaction. Elle ne pouvait pas refuser une proposition aussi directe de son employeur. Car sous la formulation utilisée par Jack, c'était bien d'un ordre dont il s'agissait. Cela convenait parfaitement au jeune homme. Sortir, prendre l'air, lâcher quelques munitions, une poussée d'adrénaline et il passerait une bonne nuit. En revanche pour ce qui était des chamailleries, dont la plupart avaient pour origine la verve de Zimmerman, Aaron n'était pas convaincu qu'elles s'arrangent. D'ailleurs il ne le souhaitait pas vraiment, il craignait les rapports humains plus sincères et cela l'ennuyait.
Il acquiesça d'un mouvement de tête.

Comment s'opposer aux suggestions d'un homme aussi altruiste que toi ? dit il dans un sourire plein de convenance.
Retrouvons nous dans le hall, O'Brian.

Il quitta la pièce pour aller chercher ses affaires dans sa chambre.



chambre Aaron

[hj: je vais me cacher dans ma chambre pendant l'attaque lol ! nan mais je pars 5 jours donc je mets fin à cette conv' pour ne pas vous bloquer et je verrais où l'on en sera à mon retour.]

HJ: Raaa, le froussard, je m'en doutais MDR

Zimmerman avait cette manie de donner des ordres avec une désinvolture totale. On aurait dit un conseil amical, sauf qu'il était tout sauf amical, surtout selon mes critères. Sortir tuer du méchant ne me dérangeais pas plus que ça d'ordinaire, mais avec Aaron ça méritait réflexion. Je préférais être seule, au moins j'étais sure que la mission serait remplit. A chaque fois que je me retrouvais à faire équipe, j'en avait toujours un pour m'empêcher d'agir à ma guise et tout faire capoter. Si je les connaissais pas, je jurais qu'ils le faisaient exprès. La possibilité d'avoir des taupes au sein même de l'entourage proche de Zimmerman m'avait bien entendu effleuré, surtout que ça serait pas la première fois, n'est ce pas Jane? Bref. J'avais pas vraiment envie d'y aller.

J'ai 5 min pour trouver une bonne excuse et me défiler?

Visiblement, non. C'était pas le genre de la maison, Aaron était déjà parti ranger ses affaires me laissant seule avec le boss. Décidément, j'avais pas de chance sur ce coup là. En tout cas, ça démontrait bien la différence entre lui et moi. J'étais prête en toute occasion, il devait aller chercher ses armes dans sa chambre. Bonjour le service d'ordre.

On a le temps de se faire attaquer 20 fois pendant que Monsieur se prépare. Faudrait vraiment que vous appreniez à trouver des employés qui valent quelque chose... Ça nous empêcherait peut être de nous chamailler tout le temps.

J'allais suivre Aaron vers la sortie quand une détonation énorme fit trembler les murs du bâtiment. Je m'étais appuyée sur la chambranle de la porte pour ne pas perdre l'équilibre. Aussitot fini, je sortais mon arme et regardais derrière moi.

Aaron voulait de l'action, ben en voilà. Restez là. Barricadez vous.

J'estimais à 8 chances sur 10 la probabilité que Zimmerman ne m'écoute pas. Mais je n'avais pas le temps de le convaincre. L'alarme se déclencha, je devais foncer.

==> L'entrée

L'homme était resté en arrière bizarrement comme lui avait demandé Mila. En fait il voulait tout observer pas les caméra. Le combat de l'entrée le distrayait pendant un temps. Mais il comprit rapidement que le combat était trop inégal et qu'il devait y avoir autre chose derrière. On envois pas ses hommes ainsi à la boucherie sans un véritable plan...

Il se mit alors à vérifier toute les caméras du bâtiment cherchant le moindre indice qui pourrait signifier qu'un groupe était entré sans se faire voir. Il ne tarda pas à remarquer les gardes et les intrus dans le quartiers des prisons. Il attrapa alors immédiatement sa radio et se brancha sur la fréquence des 5 qui étaient toujours en alarme.

// Libérez l'entrée, laissez ce combat là aux gardes habituels. Nous avons un problème bien plus grave... Un groupe d'homme à pénétré le bâtiment et ils sont au niveau des prisons... A vous de jouer je vous rejoins en bas et pas de pitié! //
La voix de Jack était froide et calculatrice. Pour lui cela signifiait un peu d'action mais surtout il devait empêcher le pillage de ses prisons pas question de perdre encore des cobayes. Ils sont de plus en plus difficile à trouver...

les cellules